LA STUD

« J’ai réalisé certaines choses récemment » Isha en Interview

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Si vous nous avez suivi hier, vous savez déjà que la journée a été longue !
Notre soirée a été rythmée par un incroyable concert à l’Affranchi. Le belge Isha était invité à partager un plateau avec le groupe « L’ordre du Periph » ainsi que « DI#SE » (gagnant du Buzz Booster National 2017).
Une fois sur scène, Isha a montré l’étendue de son talent en présentant sa musique avec l’aura qu’on lui connait. Backé par Stan, Isha commet peu ou pas d’erreur derrière le micro. L’énergie qu’il offre est continue.
Le public va s’en souvenir !
Avant le show, nous avons eu le temps de se rencontrer, de se présenter et de discuter un peu…

La Vie Augmente Vol.2 est dans les bacs depuis 2 semaines maintenant. Es-tu content des retours !
Isha : Oui, j’suis très content. Mieux que pour la Vie Augmente Vol. 1.
Comme le précédent, ce projet rassemble des idées différentes. Cela va du story-telling au Banger. Cette palette de style correspond à tes humeurs, ou tu te fixes que tu veux tout ça dans tes projets ?
Isha : Je pense que c’est mon rap qui est comme ça. Ca dépend aussi de ce que j’écoute, j’aime faire beaucoup de choses. Quand je vais chez un beatmaker, il me demande ce que je veux, et moi j’réponds toujours : »Montre moi tout ce que tu fais ».
En fonction de ce qu’il me propose je prends ce que j’aime et j’fais en fonction. Tout cela vient naturellement en fait !
« J’suis un bon, j’suis un vrai, j’suis un con ». Est-ce que l’on peut dire que cette phrase résume un peu tes paroles ? 
Par moments, tu donnes dans l’egotrip, la plupart du temps tu parais sincère, et parfois tu te « rabaisses » si on peut dire ça comme ça ?
Isha : Oui, c’est vrai j’pense que « j’suis un bon » parce que j’ai un côté humain et que j’essaie de faire le bien. Après c’est assez naturel de dire « j’suis un con » parce que dans la vie de tous les jours, on peut souvent se dire « j’suis un con » pour une action qu’on a faite, tu vois.
Du coup j’le dis simplement.
Mais c’est pas courant quand même, avec toute la vague Egotrip, de dire « j’suis un con ».
Isha : C’est vrai que c’est pas courant, les rappeurs ont plutôt tendance à parler en bien d’eux-mêmes et dire plutôt des autres qu’ils sont cons.
Après, moi j’l’écris le plus simplement possible. Comme j’te dis, c’est naturel que j’pense ça et que ça se retrouve dans mes paroles.
D’ailleurs, avec la sincérité et l’aspect cru de tes textes, tu te limites parfois ? Est-ce que tu crains parfois certaines réactions ?
Isha : Oui et non. J’écris comme j’le sens, après c’est vrai que depuis Volume 1, j’ai évolué. J’ai pris conscience de certaines choses, notamment que des gens pouvaient se sentir visés.
Dans le rap, le fait de parler mal des femmes revient souvent. Avec tout ce qu’il s’est passé, moi j’me suis dit qu’il fallait peut-être le faire autrement.
 J’ai réalisé certaines choses récemment, du coup j’prends plus de distance avec ce sujet, j’en parle moins aussi.
En Belgique c’est un sujet qui revient souvent. C’est lié avec l’affaire qu’il y a eu avec Damso ?
Isha : Pas du tout. Ça date d’avant. J’pense que ça a commencé avec le hashtag #Balancetonporc. Y’a eu beaucoup de gens qui se sont regroupés, un mouvement féministe.
D’abord, ils ont attaqué le harcèlement, puis on est allé plus loin, par exemple on parle de la publicité et l’affaire des tampons. Pourquoi y’a pas de sang sur les boîtes ?
Bref, j’ai compris que c’était un sujet vraiment sensible, et comme j’t’ai dit j’ai décidé d’aborder ce sujet différemment. Mais parler des femmes ça reste dans l’ADN du Rap.
Dans le freestyle « Rentre dans l’cercle », Sofiane dit que vous vous êtes vite compris et entendus. Tu peux nous parler de cette rencontre ?
Isha : En fait, on n’a pas vraiment eu le temps de trop se poser. C’est allé très vite, lui c’est un mec hyper speed.
Cependant, en une poignée de main ou un bonjour on peut vite se comprendre, et c’est ce qu’il s’est passé avec Fianso.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il présente « Rentre dans l’cercle », mais sur place il donne des directives à tout le monde, c’est un vrai chef d’orchestre.
Il est très dynamique, du coup ça met vraiment une bonne ambiance dans le cercle.
Le Clip de « Frigo Américain » est réalisé par Robin Conrad, dit Loxley. De qui vient cette idée de ne pas montrer de frigo du tout ?
Isha : Cette idée vient de Robin. C’est lui directement qui a eu envie de faire ça comme ça. De manière générale, j’ai tendance à laisser les clés au réalisateur, mais bien sûr je dois valider les idées derrière.
T’as pas été dur à convaincre du coup ?
Isha : Non, c’est vrai que j’ai confiance en Robin, je sais qu’il a du goût pour ce qui est de l’image. Niveau esthétique, il sait ce qu’il fait, et ça a été agréable de tourner avec lui, j’suis content du résultat.

Les 10 questions de La Stud
Un artiste 
? Salif
La collab la plus improbable 
? Naturellement j’aurais dit Vianney, mais il a déjà chanté avec Maître Gims. La première fois que j’ai entendu chanter ce mec, j’me suis dit « Il faut que tu chantes avec lui ! ».
Un film 
? Forrest Gump
Un Super-Héros
 ? Batman
Un album
 ? Le premier album de Salif (« IV my people zone », 2002)
Une bière
 ? Une bière sans alcool 
La personne de tes rêves
 ? (rires) Oh les gars, vous le savez que j’suis obligé de répondre « ma meuf » !
Un club
 ? Le FC Isha
Un chauve qui t’a marqué 
? (Malgré nos regards accusateurs tournés vers Stan, Isha s’est abstenu)
Une blague ? 
Désolé les gars, elle un peu longue.
C’est un mec qui se réveille à 7 heures. Il doit aller à un entretien, du coup obligé de prendre le bus n°7. Arrivé sur place, c’est au 7ème étage. Après il capte que l’entretien se passe dans le bureau numéro 7.
En sortant du bâtiment, y’a une voiture avec une plaque d’immatriculation « 777 ». Là le mec percute, et se dit « Faut que j’aille jouer au tiercé ».
Donc le gars parie sur le cheval numéro 7.
 Vous savez combien il a fini le cheval ? 
Bah septième.